La routine de Jey, mars 2006 a Auckland
Voilà à quoi ressemble pour moi une journée ordinaire en semaine, en ce mois de mars 2006.
9h, le réveil sonne, j’ai plein de trucs à faire, notamment chercher un appart car au plus tard on doit quitter Grafton mardi prochain (ça fait déjà près de deux semaines qu’on repousse ce moment-là, faute de trouver un appart), mais j’me rendors car j’suis trop fatigué. 10h j’me lève, prends la douche, me rase (tous les matins je dois être rasé de près, et ça c’est bien pénible…), enfile une chemise pas trop froissée et fonce chez le Turc en bas de la rue. C’est là que je prends mon petit dèj, maintenant ils me connaissent là bas, je n’ai pas besoin de commander, ils savent ce que je veux. Sur la table, en général y a le journal, pratique pour voir les annonces concernant les « recherches de flatmates ». Hier, quand je me suis pointé, le journal n’était pas là. J’ai quand même commandé mon café, j’ai vu le Turc foncer à la librairie la plus proche pour m’apporter le journal. Donc ça c’est cool. Le problème, c’est qu’après avoir parcouru les pages « sports », il ne me reste plus de temps pour scruter les annonces. Bref. Ensuite, je passe vite fait dans l’épicerie chinoise à côté pour m’acheter une canette de « V », une boisson énergétique néo-zélandaise (comparable à Red Bull mais au goût bien meilleur) afin de prendre quelques forces avant le boulot.
11h, je rentre dans les bureaux du DSP Group (DSP fait partie du Cobra Group, leader mondial des « Human Commercials », le marketing porte à porte).
Là, jusqu’à midi, c’est « l’entraînement » : on se retrouve dans une immense salle (on est environ 70), et il suffit de se trouver un partenaire pour répéter nos « pitchs » respectifs (le « pitch », c’est notre petit discours qui doit permettre de vendre le produit. Tous les gars parlent trop vite, j’comprends rien à leurs pitchs, mais j’leur dis « ah ouais terrible ton pitch ! », histoire de pas m’fâcher avec eux.
Quand on ne s’entraîne pas, on a des cours théoriques (marketing, techniques de vente, histoire du groupe, etc.). Pareil que l’entraînement : il suffit de trouver un gars plus expérimenté, pour nous enseigner un truc. Le but, c’est de progresser dans la hiérarchie. Là, j’suis en « stage 2 », sur une échelle qui va jusqu’à 6. Encore deux ou trois trucs à assimiler et quelques preuves à faire sur le terrain et je pourrais poser ma candidature pour passer en « stage 3 », le stage où l’on devient un « leader ». C’est bien rigolo comme concept. Surtout, on rigole bien car l’ambiance est franchement excellente, c’est un truc qui m’a d’ailleurs beaucoup surpris car je ne m’attendais pas du tout à trouver ce genre d’ambiance dans un boulot tel que celui-là. Les plus anciens sont toujours là pour nous aider, nous conseiller, etc.
A midi, c’est la réunion avec les managers. Ils insistent surtout sur la motivation, annoncent les évènements à venir et organisent des concours (là, par exemple, les 5 meilleurs vendeurs durant le mois d’avril recevront chacun une X Box 360 !). Enfin, sous un tonnerre d’applaudissements, ils donnent les noms de tous ceux qui ont fait sonner la cloche la veille ou bien, encore mieux, qui ont frappé le gong (la cloche c’est pour ceux qui ont gagné au moins 100$, le gong pour ceux qui ont atteint la barre des 150$). Mon nom évidemment ne ressort jamais, à part le second jour, allez savoir pourquoi. En revanche, y a un chinois, Kevin, à chaque fois qu’il rentre le soir, il donne un grand coup dans le gong. Pour lui, ça, c’est la routine. Du coup ils ont dû instaurer un nouveau challenge, rien que pour Kevin : je ne sais plus comment ça s’appelle, mais il s’agit de taper dans le gong tout en agitant la cloche lorsque nos gains pour la journée s’élèvent à plus de 200$. Kevin y a pris goût ; c’est sa nouvelle routine. Le plus effrayant, c’est que Kevin a bâti un « crew », une équipe dont il est le leader, il touche ainsi un pourcentage sur les ventes de son équipe, il recrute plein de Chinois, et tous les nouveaux qu’il ramène sonnent la cloche (si ce n’est le gong) tous les jours de la semaine…
Midi trente, c’est l’heure du départ. Les équipes pour la journée sont annoncées, on monte dans les voitures et c’est parti. J’aime bien me retrouver dans la voiture d’Alana, l’une des assistantes managers. Sa voiture, certes, c’est une porcherie (l’intérieur, coffre inclus, est bien pire que la caisse à Nico, imaginez un peu le truc !), et, certes, elle conduit comme un porc (vaut mieux attacher la ceinture, même quand on est à l’arrière : une fois sa voiture lancée comme un obus sur l’autoroute, Alana regarde tout sauf la route, elle envoie des textos, étudie la carte, se retourne pour discuter, cherche un CD sous son siège, se maquille, jette un œil sur un magazine tout froissé qui traîne à ses pieds, et surveille ses rétros, de temps en temps. C’est amusant de voir les autres voitures s’écarter quand leurs conducteurs voient ce gros machin blanc se rapprocher d’eux. Les gens d’Auckland la connaissent maintenant et se méfie par conséquent de cette voiture-là, j’en suis sûr). Donc, je disais, si j’aime bien monter dans la voiture d’Alana, c’est parce qu’avec elle, on est sûr de faire une vraie pause déjeuner… Avec les autres, on s’arrête trente secondes dans une boulangerie pour avaler vite fait une tarte au steak ou un sandwich tout dégueu made in Kiwiland, tandis qu’avec Alana, on s’arrête dans un véritable foodcourt, comme ça on a le choix et on se remplit bien le ventre avant d’arriver sur le terrain. Alana, je ne sais pas comment elle fait : elle bouffe comme un porc, en clair elle ingurgite tout et n’importe quoi, sa voiture d’ailleurs est couverte d’autocollants tels que « Drive-Thru Mc Do, VIP » ou « Burger King VIP », et pourtant, c’est peut-être la plus belle Kiwi que j’ai jamais vue ! Alana ressemble à tout sauf à un porc, elle est grande et blonde, et se trimballe des yeux bleus magnifiques, un piercing sur la langue (alors que les piercings sont strictement interdits pour ce boulot là), une ligne parfaite, un charisme rare, une énergie débordante du matin au soir, une attitude toujours positive, et surtout une classe naturelle que ni sa voiture dégueulasse ni sa façon de bouffer ne peuvent masquer…
J’aime bien aussi quand Patrick fait partie de l’équipe. Patrick, c’est un type massif originaire des Iles Cook, avec également un peu de sang maori dans ses veines. Le voir bouffer, c’est un spectacle impressionnant : il va toujours au Burger King, et commande, sans exagérer, pour quatre personnes ! Ces énormes burger, les double whopper du Burger King, il se les avale comme des petits biscuits. Ou des petits fours serais-je tenté de dire. Patrick c’est un monstre, son ossature ferait peur à la plupart des piliers du Top 14, mais, maintenant que je le connais, je peux certifier que c’est l’un des gars les plus adorables que j’ai pu rencontrer jusque là. C’est un type authentique, honnête et sincère, et ce côté-là de sa personnalité transparaît dès le premier contact : son sourire fait trois fois le tour de la planète et je suis sûr que ça l’aide énormément pour ce boulot-là. Patrick, ce n’est pas du tout le genre de gars à raconter des bobards pour vendre le produit, mais les gens le voient, son sourire est contagieux, les gens sourient à leur tour, lui font confiance et achète le machin. Ce n’est pas une grande gueule, mais c’est l’un des meilleurs vendeurs de la boîte. Il a un peu plus d’expérience que moi dans la compagnie, et il tient à me faire profiter de son expérience. Il vient régulièrement me voir pour savoir si tout va bien, me donne des conseils de ci de là… L’autre jour, il a abandonné pendant une heure son territoire pour venir faire quelques portes avec moi, histoire de m’aider et de me redonner confiance. Vraiment sympa de sa part car ce geste lui a fait perdre quelques clients potentiels et donc une belle poignée de dollars, mais il a gagné mon amitié, si ce n’était déjà fait… Oh, d’ailleurs il m’a dit que si j’étais sur Auckland fin décembre, il m’inviterait à passer Noël dans sa famille ! Il m’a dit que la cuisine polynésienne est excellente, et qu’à chaque Noël, toute la famille et les amis se réunissent pour un énorme festin…
Sur le terrain, mes gains ne sont pas sensationnels, mais je gagne suffisamment bien pour subvenir à mes besoins (loyer, bouffe, transport…). Le problème, c’est que je ne suis pas assez consistant. Parfois je connais de bonnes journées, d’autres fois c’est la misère… En fait, je ne suis pas encore préparé pour être efficace quelque soit le terrain… Ceci dit, à la grande surprise de tous, je me débrouille très bien avec les Asiatiques et les Indiens. Avec les Asiatiques, il ne faut pas trop en rajouter, juste savoir sourire, rester sobre et bien présenter le produit. L’autre jour, par exemple, j’ai vendu la carte de cinéma à une petite vieille Chinoise qui n’était pas allée au cinéma depuis plus de huit ans, ça lui fait mal à la tête qu’elle m’a dit, et en plus elle perd la vue. Elle était contente de m’acheter la carte, car elle souhaitait emmener un jour ses petits enfants au ciné… Le même jour, j’ai vendu la carte à une autre Chinoise, un peu plus jeune ce coup-ci, mais qui ne parlait pas un mot d’Anglais. Cette carte l’intriguait, alors j’ai pris le temps de lui expliquer. Elle plissait les yeux de bonheur quand je lui disais qu’elle pouvait aller n’importe quel jour au cinéma pour un tarif réduit, elle, son mari et ses enfants. Elle m’a donc acheté la carte.
Avec les Indiens, c’est différent, j’ai d’ailleurs plus de mal, mais je suis néanmoins bien satisfait d’avoir pu vendre lundi dernier la carte à un Pakistanais qui m’avait avoué qu’il ne regardait que les films produits par Bollywood. Le type, il savait pertinemment que les cinémas Berkeley ne diffusaient jamais de films indiens, chose que d’ailleurs je lui ai confirmé, mais il m’a écouté car j’arrêtais pas de lui dire (avec mon meilleur accent pakistanais) : « very very good ! Discount for all the family ! Every movie ! Every day ! », carrément il jouissait quand je répétais « next time you go to the movie, you have the VIP card ! very cheap ! everytime you go, you and your family, you have the discount ! ». J’ai vu qu’il avait deux kids, j’ai insisté sur le fait qu’Ice Age 2 sortait bientôt et que tous ses voisins avaient acheté la carte pour aller en famille voir ce film. Il m’a donc filé trente dollars en cash, il était heureux car il savait qu’il avait fait une bonne affaire (ce qui est effectivement le cas pour les gens qui comptent aller au moins deux fois au ciné dans les six mois à venir).
Donc voilà, je rentre du boulot vers 21 heures, on repasse vite fait dans les bureaux de DSP pour le « de-cash » et autres formalités administratives, puis je rentre, m’achète un pack de 15 NZ Lager au passage (euh… j’avoue, récemment, c’est plutôt Pécanio qui s’est chargé de remplir le frigo…) et en bois quelques unes vite fait avant de filer au Margaritas… enfin, surtout les mercredi et jeudi soirs ! Mais ça, c’est une autre histoire…
9h, le réveil sonne, j’ai plein de trucs à faire, notamment chercher un appart car au plus tard on doit quitter Grafton mardi prochain (ça fait déjà près de deux semaines qu’on repousse ce moment-là, faute de trouver un appart), mais j’me rendors car j’suis trop fatigué. 10h j’me lève, prends la douche, me rase (tous les matins je dois être rasé de près, et ça c’est bien pénible…), enfile une chemise pas trop froissée et fonce chez le Turc en bas de la rue. C’est là que je prends mon petit dèj, maintenant ils me connaissent là bas, je n’ai pas besoin de commander, ils savent ce que je veux. Sur la table, en général y a le journal, pratique pour voir les annonces concernant les « recherches de flatmates ». Hier, quand je me suis pointé, le journal n’était pas là. J’ai quand même commandé mon café, j’ai vu le Turc foncer à la librairie la plus proche pour m’apporter le journal. Donc ça c’est cool. Le problème, c’est qu’après avoir parcouru les pages « sports », il ne me reste plus de temps pour scruter les annonces. Bref. Ensuite, je passe vite fait dans l’épicerie chinoise à côté pour m’acheter une canette de « V », une boisson énergétique néo-zélandaise (comparable à Red Bull mais au goût bien meilleur) afin de prendre quelques forces avant le boulot.
11h, je rentre dans les bureaux du DSP Group (DSP fait partie du Cobra Group, leader mondial des « Human Commercials », le marketing porte à porte).
Là, jusqu’à midi, c’est « l’entraînement » : on se retrouve dans une immense salle (on est environ 70), et il suffit de se trouver un partenaire pour répéter nos « pitchs » respectifs (le « pitch », c’est notre petit discours qui doit permettre de vendre le produit. Tous les gars parlent trop vite, j’comprends rien à leurs pitchs, mais j’leur dis « ah ouais terrible ton pitch ! », histoire de pas m’fâcher avec eux.
Quand on ne s’entraîne pas, on a des cours théoriques (marketing, techniques de vente, histoire du groupe, etc.). Pareil que l’entraînement : il suffit de trouver un gars plus expérimenté, pour nous enseigner un truc. Le but, c’est de progresser dans la hiérarchie. Là, j’suis en « stage 2 », sur une échelle qui va jusqu’à 6. Encore deux ou trois trucs à assimiler et quelques preuves à faire sur le terrain et je pourrais poser ma candidature pour passer en « stage 3 », le stage où l’on devient un « leader ». C’est bien rigolo comme concept. Surtout, on rigole bien car l’ambiance est franchement excellente, c’est un truc qui m’a d’ailleurs beaucoup surpris car je ne m’attendais pas du tout à trouver ce genre d’ambiance dans un boulot tel que celui-là. Les plus anciens sont toujours là pour nous aider, nous conseiller, etc.
A midi, c’est la réunion avec les managers. Ils insistent surtout sur la motivation, annoncent les évènements à venir et organisent des concours (là, par exemple, les 5 meilleurs vendeurs durant le mois d’avril recevront chacun une X Box 360 !). Enfin, sous un tonnerre d’applaudissements, ils donnent les noms de tous ceux qui ont fait sonner la cloche la veille ou bien, encore mieux, qui ont frappé le gong (la cloche c’est pour ceux qui ont gagné au moins 100$, le gong pour ceux qui ont atteint la barre des 150$). Mon nom évidemment ne ressort jamais, à part le second jour, allez savoir pourquoi. En revanche, y a un chinois, Kevin, à chaque fois qu’il rentre le soir, il donne un grand coup dans le gong. Pour lui, ça, c’est la routine. Du coup ils ont dû instaurer un nouveau challenge, rien que pour Kevin : je ne sais plus comment ça s’appelle, mais il s’agit de taper dans le gong tout en agitant la cloche lorsque nos gains pour la journée s’élèvent à plus de 200$. Kevin y a pris goût ; c’est sa nouvelle routine. Le plus effrayant, c’est que Kevin a bâti un « crew », une équipe dont il est le leader, il touche ainsi un pourcentage sur les ventes de son équipe, il recrute plein de Chinois, et tous les nouveaux qu’il ramène sonnent la cloche (si ce n’est le gong) tous les jours de la semaine…
Midi trente, c’est l’heure du départ. Les équipes pour la journée sont annoncées, on monte dans les voitures et c’est parti. J’aime bien me retrouver dans la voiture d’Alana, l’une des assistantes managers. Sa voiture, certes, c’est une porcherie (l’intérieur, coffre inclus, est bien pire que la caisse à Nico, imaginez un peu le truc !), et, certes, elle conduit comme un porc (vaut mieux attacher la ceinture, même quand on est à l’arrière : une fois sa voiture lancée comme un obus sur l’autoroute, Alana regarde tout sauf la route, elle envoie des textos, étudie la carte, se retourne pour discuter, cherche un CD sous son siège, se maquille, jette un œil sur un magazine tout froissé qui traîne à ses pieds, et surveille ses rétros, de temps en temps. C’est amusant de voir les autres voitures s’écarter quand leurs conducteurs voient ce gros machin blanc se rapprocher d’eux. Les gens d’Auckland la connaissent maintenant et se méfie par conséquent de cette voiture-là, j’en suis sûr). Donc, je disais, si j’aime bien monter dans la voiture d’Alana, c’est parce qu’avec elle, on est sûr de faire une vraie pause déjeuner… Avec les autres, on s’arrête trente secondes dans une boulangerie pour avaler vite fait une tarte au steak ou un sandwich tout dégueu made in Kiwiland, tandis qu’avec Alana, on s’arrête dans un véritable foodcourt, comme ça on a le choix et on se remplit bien le ventre avant d’arriver sur le terrain. Alana, je ne sais pas comment elle fait : elle bouffe comme un porc, en clair elle ingurgite tout et n’importe quoi, sa voiture d’ailleurs est couverte d’autocollants tels que « Drive-Thru Mc Do, VIP » ou « Burger King VIP », et pourtant, c’est peut-être la plus belle Kiwi que j’ai jamais vue ! Alana ressemble à tout sauf à un porc, elle est grande et blonde, et se trimballe des yeux bleus magnifiques, un piercing sur la langue (alors que les piercings sont strictement interdits pour ce boulot là), une ligne parfaite, un charisme rare, une énergie débordante du matin au soir, une attitude toujours positive, et surtout une classe naturelle que ni sa voiture dégueulasse ni sa façon de bouffer ne peuvent masquer…
J’aime bien aussi quand Patrick fait partie de l’équipe. Patrick, c’est un type massif originaire des Iles Cook, avec également un peu de sang maori dans ses veines. Le voir bouffer, c’est un spectacle impressionnant : il va toujours au Burger King, et commande, sans exagérer, pour quatre personnes ! Ces énormes burger, les double whopper du Burger King, il se les avale comme des petits biscuits. Ou des petits fours serais-je tenté de dire. Patrick c’est un monstre, son ossature ferait peur à la plupart des piliers du Top 14, mais, maintenant que je le connais, je peux certifier que c’est l’un des gars les plus adorables que j’ai pu rencontrer jusque là. C’est un type authentique, honnête et sincère, et ce côté-là de sa personnalité transparaît dès le premier contact : son sourire fait trois fois le tour de la planète et je suis sûr que ça l’aide énormément pour ce boulot-là. Patrick, ce n’est pas du tout le genre de gars à raconter des bobards pour vendre le produit, mais les gens le voient, son sourire est contagieux, les gens sourient à leur tour, lui font confiance et achète le machin. Ce n’est pas une grande gueule, mais c’est l’un des meilleurs vendeurs de la boîte. Il a un peu plus d’expérience que moi dans la compagnie, et il tient à me faire profiter de son expérience. Il vient régulièrement me voir pour savoir si tout va bien, me donne des conseils de ci de là… L’autre jour, il a abandonné pendant une heure son territoire pour venir faire quelques portes avec moi, histoire de m’aider et de me redonner confiance. Vraiment sympa de sa part car ce geste lui a fait perdre quelques clients potentiels et donc une belle poignée de dollars, mais il a gagné mon amitié, si ce n’était déjà fait… Oh, d’ailleurs il m’a dit que si j’étais sur Auckland fin décembre, il m’inviterait à passer Noël dans sa famille ! Il m’a dit que la cuisine polynésienne est excellente, et qu’à chaque Noël, toute la famille et les amis se réunissent pour un énorme festin…
Sur le terrain, mes gains ne sont pas sensationnels, mais je gagne suffisamment bien pour subvenir à mes besoins (loyer, bouffe, transport…). Le problème, c’est que je ne suis pas assez consistant. Parfois je connais de bonnes journées, d’autres fois c’est la misère… En fait, je ne suis pas encore préparé pour être efficace quelque soit le terrain… Ceci dit, à la grande surprise de tous, je me débrouille très bien avec les Asiatiques et les Indiens. Avec les Asiatiques, il ne faut pas trop en rajouter, juste savoir sourire, rester sobre et bien présenter le produit. L’autre jour, par exemple, j’ai vendu la carte de cinéma à une petite vieille Chinoise qui n’était pas allée au cinéma depuis plus de huit ans, ça lui fait mal à la tête qu’elle m’a dit, et en plus elle perd la vue. Elle était contente de m’acheter la carte, car elle souhaitait emmener un jour ses petits enfants au ciné… Le même jour, j’ai vendu la carte à une autre Chinoise, un peu plus jeune ce coup-ci, mais qui ne parlait pas un mot d’Anglais. Cette carte l’intriguait, alors j’ai pris le temps de lui expliquer. Elle plissait les yeux de bonheur quand je lui disais qu’elle pouvait aller n’importe quel jour au cinéma pour un tarif réduit, elle, son mari et ses enfants. Elle m’a donc acheté la carte.
Avec les Indiens, c’est différent, j’ai d’ailleurs plus de mal, mais je suis néanmoins bien satisfait d’avoir pu vendre lundi dernier la carte à un Pakistanais qui m’avait avoué qu’il ne regardait que les films produits par Bollywood. Le type, il savait pertinemment que les cinémas Berkeley ne diffusaient jamais de films indiens, chose que d’ailleurs je lui ai confirmé, mais il m’a écouté car j’arrêtais pas de lui dire (avec mon meilleur accent pakistanais) : « very very good ! Discount for all the family ! Every movie ! Every day ! », carrément il jouissait quand je répétais « next time you go to the movie, you have the VIP card ! very cheap ! everytime you go, you and your family, you have the discount ! ». J’ai vu qu’il avait deux kids, j’ai insisté sur le fait qu’Ice Age 2 sortait bientôt et que tous ses voisins avaient acheté la carte pour aller en famille voir ce film. Il m’a donc filé trente dollars en cash, il était heureux car il savait qu’il avait fait une bonne affaire (ce qui est effectivement le cas pour les gens qui comptent aller au moins deux fois au ciné dans les six mois à venir).
Donc voilà, je rentre du boulot vers 21 heures, on repasse vite fait dans les bureaux de DSP pour le « de-cash » et autres formalités administratives, puis je rentre, m’achète un pack de 15 NZ Lager au passage (euh… j’avoue, récemment, c’est plutôt Pécanio qui s’est chargé de remplir le frigo…) et en bois quelques unes vite fait avant de filer au Margaritas… enfin, surtout les mercredi et jeudi soirs ! Mais ça, c’est une autre histoire…
Jey
1 Comments:
wow guys!
Vraiment impressionant..j'aime aussi le fait kil y a une bouteille de biere sur chaque photo.lol
Ca a l'air d'etre bien la fete la-bas,hehe.
Amusez-vous bien et a bientot
Heather
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