Friday, June 09, 2006

Chalet, guerre froide et voiture électrique à double pare-chocs


Un truc qu’est bon, c’est qu’ici on se croirait dans un chalet à la montagne. Dès qu’on franchit le seuil, on ne voit plus que du bois, il fait un froid de canard, toutes les chaussures sont posées devant la porte d’entrée, et des gros manteaux sont suspendues. L’escalier – en bois – craque dès qu’un gars descend… Franchement, parfois j’ai l’impression de louer une maison dans les alpes avec mes amis, sauf que là, ben nos colocs… c’est pas des bons !
Mis à part Armand, bien entendu, et Daniel l’Anglais. Daniel, lui, il est carrément énorme. Quand il parle on ne comprend rien, il a un de ces accents limite gallois complètement incompréhensibles, donc forcément ça limite les conversations, mais on sent qu’on est sur la même longueurs d’onde. On rigole pour les mêmes conneries quand la télé est allumée, et quand on décapsule des bières, il attend toujours pour trinquer. De plus, nos aventures rocambolesques pour trouver un job, ça le fait marrer autant que nous. Tous les soirs, il se met une bouteille de rouge, alors que le lendemain il enfourche son vélo sur les coups de 5h30 pour aller distribuer le courrier… Il boit pas mal de bières également ; quand on n’en a plus, il nous en propose et vice-versa. Lui, il fait chier personne, mais il n’est pas neutre non plus : il s’est rangé dans notre camp dans la guerre froide qui nous oppose à ce couple d’imbéciles qui s’est installé récemment.
La fille, on sait qu’elle est belge. Le premier jour, en effet, elle a daigné nous parler. En revanche, lui, on ne sait pas. Motus et bouche cousue. En même temps, on ne le saura jamais et on ne veut pas le savoir ! Quand ils rentrent dans la pièce principale pour aller se faire à manger – ils se font toujours de bons gueuletons, qu’ils savourent enfermés à quatre verrous dans leur chambre – y a un vent glacial qui les accompagne… Au début, on disait « hi », mais y avait pas d’écho, alors on a vite laissé tomber… Je pense qu’ils craquent devant le bordel qu’est devenu cette jolie petite maison : je pense que ça doit les agacer de voir tout ce tas de journaux et de vieilles pages à moitié déchirées qui sont éparpillés dans tout le salon (le canapé est grand un journal déplié). Le papier jaunit tellement qu’on dirait la collection intégrale du Midi Olympique, mais le couple d’imbéciles n’ose rien jeter car on ils ont compris qu’on cherchait un boulot et que quelque part au milieu de ces pages écornées devait bien se trouver l’annonce du job ultime. Y a des cannettes de bière vides qui traînent de partout, dans la cuisine, sur la table basse, par terre, sur la télé, derrière le canapé, entre deux bouquins sur la bibliothèque, et même dans le bac où on fout les journaux que l’on souhaite garder (en effet, il y a des journaux qu’on a volontairement mis de côté, en attendant de les consulter et de les re-balancer dans un environnement plus naturel pour eux, à savoir sur le canapé après les avoir froissés et parcourus vite fait) etc… L’évier lui est plein à craquer – y a même des pâtes qui sont collées à la paroi de celui-ci, et ce depuis des lustres (les pâtes, c’est nous. On ne mange plus que ça, ou alors du riz ou des patates). Disons que Daniel, Armand et moi, on ne se bouscule pas trop pour faire la vaisselle. On pourrait se servir du lave-vaisselle, mais le truc c’est qu’on ne sait plus vraiment ce qui est propre et ce qui ne l’est pas à l’intérieur. Même la femme de ménage qui vient deux fois par semaine a lâché l’affaire.
A Daniel, on ne lui a jamais parlé du couple, on se disait que peut-être lui les aimait bien, mais un jour, après qu’ils aient quitté les lieux, Daniel s’est retourné vers nous, un verre de rouge à la main, et a mimé un truc du genre « nan mais eux ils sont pas bien !! ». Depuis, on sait que Daniel est dans notre camp. Il est des nôtres.
Reste à savoir ce qu’il en est de sa compatriote. Ouais, y a une Anglaise qui vit ici. Elle, je pense qu’elle est complètement neutre et qu’elle s’en fout totalement de ces histoires de colocs. Elle, tout ce qui l’intéresse, c’est les chevaux. Tous les matins, elle part vers 6 heures pour aller s’occuper de chevaux je n’sais où. En fait, Jo l’Anglaise on ne la voit jamais. Mais bon, elle nous a fait plutôt bonne impression jusqu’à présent.
Une autre personne insaisissable (dans un autre registre), c’est Armand. La vieille grosse rabougrie en charge des lieux aimerait bien le serrer pour qu’il paie son loyer. 280$ à payer ; l’ultimatum était fixé à mercredi. On est vendredi, elle n’a toujours pas réussi à le voir. On est vendredi, il n’a toujours pas le moindre dollar sur son compte… Mais il devrait vite renflouer ses caisses : en effet, il a trouvé un job. Du porte à porte. Payé à la commission. C’est pas gagné, mais la première semaine, il sera en équipe avec un vieux d’la vieille qui sera là pour le former, et ils partageront les commissions. Armand devrait facilement se faire au moins 350$ dans la semaine à venir, sans trop se bouger le cul. Après il pourra démissionner et trouver autre chose…
J’ai failli faire ce boulot-là moi aussi, mais la journée d’observation m’a vite refroidi : toute la journée, il s’agit de se trimballer une grosse boîte comprenant une voiture électrique à double pare-chocs qui rebondit quand elle percute un mur ainsi qu’un énorme sac de sport à roulettes rempli de cadres photos en verre incassable, de livres de coloriages Walt-Disney et de pull-over au rabais car le drapeau néo-zélandais a été cousu à l’envers… Et il faut essayer de vendre ça à tous les commerces et les bureaux qui se trouvent dans un quartier donné : antiquaires, librairies, sex-shops, banques, épiceries, boucherie, magasins de disques, bars ou boîtes d’audit : tout le monde y passe. Armand vient de m’envoyer un texto : il est sur une montagne et ressort d’une poissonnerie. Apparemment il ne touchera pas d’argent avant une semaine…
Pas pour moi ce job-là ! Pas pour Armand non plus ! Mais lui n’a guère eu le choix : il doit absolument payer la vieille grosse rabougrie avant qu’elle ne le vire.
I’ll tell you how life in our house is.
We don’t really like our flatmates, except Daniel the English guy. Jo, the English girl, seems to be nice but we never see her; she must be too busy with the horses she’s taking care of.
Daniel is a great flatmate. Although we don’t catch a word when he speaks (he has one of those weird southwestern brit accents, sounding almost welsch), there’s no doubt we understand each other. We laugh at the same crap when TV’s on, and we enjoy drinking wine or beer at the same time. By the way, he’s really cool because when we don’t have any more beers, he’s ready to offer one of his to us. We’re nice toward him as well: we let him use my computer or Armand’s so that he could check his e-mails.
He drinks a lot: every night he opens & ends up a bottle of red wine, whereas he wakes up every morning at 5 to deliver the mail! He’s very quiet, not aggressive at all, but it’s good to know that he’s with us in the cold war that has begun between us & the new couple.
Things were actually good until the couple moved in last week. They never talk, and never reply when we say “hi”.
The girl’s from Belgium. Indeed she spoke once – on the very first day. The guy, we don’t know. We’ll never know. We don’t want to know! We don’t really know where that cold atmosphere comes from. In my opinion, it’s due to the state of the house. It’s become a porks’ house. Old newspapers are all over the place, especially on top of the couch, there are empty cans of beers almost everywhere, from the top of the TV to the bottom of the books shelves, and the sink’s full & dirty (& heaps of pastas stick to the wall).
With the fat old landlord, things are a bit different. It’s maybe not a cold war, but we avoid her as much as possible. Armand avoids her because he still owes her 280$, an amount of money he should have given to her prior to Wednesday, and I avoid her because I don’t want to see her face – she’s fat, old, ugly & unfriendly.
Armand should be able to pay her soon, since he found a job: he’s doing door to door as a salesman. I went to the observation day like him, but didn’t want to do this: we have to carry a big box containing a remote control car & a huge sports bags full of random products in order to sell them to businesses. In the sports bar, there’s a few Walt Disney stencil books, some hoodies with the NZ flag upside down and heaps of photo frames made of unbreakable glass... And we have to enter in every bank, butchery, bakery, bar, sex-shop, bookstore, party pills store, & stuff like that in a given area... This job’s definately not for me! This job’s not for Armand, but he couldn’t refuse since he absolutely needs some cash as soon as possible to pay the fat old landlord!
Jey

4 Comments:

At 4:44 AM, Blogger pecanio and jey said...

Hahaha! ah bin c bon ca pour armand... toi jey je comprends bien que ca te tente moy moy...
et ca c'est une maison digne de ce nom, au moins on voit les traces de vie, enfin, euh de beuverie en tout cas...
ciao ciao

 
At 9:03 AM, Anonymous Anonymous said...

Haha nice picture to sum it all up. ;-)

 
At 1:25 PM, Anonymous Anonymous said...

Salut les gars juste pour vous dire que je viens enfin faire un tour sur votre Blog... j'ai du retard!! Bon je vous envaierais bien prendre des nouvelles sur le mien mais j'ai pas le temps de mettre a jour :-( Donc vite fait: J'ai pas eu le taf a Wanaka en station de ski et du coup je vais bosser au moins 3 mois a la ferme!! encore plus au sud (Winton).
Ciao les loustics!
Cedric
PS: je vais essayer d'avoir des billets pour le premier match du tri nation: NZ-Australie a Christchurch le 8 juillet... ca vous tente???

 
At 8:15 PM, Blogger Traveler international said...

et comment que ca nous tente!!! Guillaume est rentré en France! Jey a deja son billet, moi faut ke je gagne du fric pour l acheter paske 50 dol la moin cher ca fait mal au cul!!!
putain prkoi ta pas eu le taff a wanaka?
see u at christchurch

 

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